Emain Ablach, Ynys Avallach, Insula Avallonis
Trois langues pour une seule terre..
Vous seriez-vous laissé tenter par un escape rôle game télévisé proposant de vous embarquer dans une aventure aux couleurs des anciens récits celtiques ?
Un jeu truffé de rencontres improbables, de découvertes historiques perturbantes, loin des scénarios habituels dans lesquels les druides sont généralement traités comme de vulgaires jeteurs de sorts et où le fil de l’histoire dépend souvent de celui de l’épée.
Un jeu dont chacun des quatre épisodes se déroulerait lors d’une des quatre fêtes rituelles, Imbolc, Beltaine, Lugnasad et surtout Samain, la nuit au cours de laquelle notre monde et « l’Autre-Monde » se côtoient d’un peu trop près...
Ce jeu s’appelle ‘Legend’rôles en terres celtiques’ et j’en ai été l’un des protagonistes.
Je m’appelle Erwann Avallach. Ce curieux nom m’a valu de multiples quolibets dans mon enfance jusqu’à ce que je découvre le lien avec Ynys Avallach, l’Autre-Monde celtique qui apparait sous cette appellation pour la première fois dans les versions galloises de l’Historia Regum Britanniae. Je ne résistai pas alors à la tentation de m’inventer des ancêtres venus en terre d’Armorique au Vème siècle dans les bagages d’un des sept saints fondateurs de la Bretagne...
Cela explique sans doute l'origine de mon attrait pour le Haut Moyen-âge et ma thèse en 'Parcours Histoire-Art et Archéologie' au pôle universitaire Pierre Jaquez Hélias de Quimper...
Cela explique aussi certainement pourquoi j’ai souhaité participer aux sélections de Legend’rôles en terres celtiques.
A la fin du tournage, j’en ai couché sur le papier les multiples péripéties. Prétexte sans doute à revivre mes hésitations, mes craintes, mes émois. L’écriture s’est enrichie, plus passion que passe-temps, le texte est devenu roman et les producteurs de la série m’ont autorisé à risquer cette autre aventure qu’est l’édition.
Ces dernières semaines j’attendais, légèrement anxieux, l’avis de mes trois coéquipiers sur l’image que je renvoyais d’eux-mêmes. Je n’aurais pas aimé les froisser par quelques réflexions que je leur aurais fait tenir malencontreusement.
Tout d’abord, Nolwenn, ma cousine maternelle dans le scénario, dessinatrice et illustratrice de contes dans la vie. Son élégance pointilleuse et son apparente détermination cohabitaient avec une fragilité et une vulnérabilité exacerbées. Il fallait voir son carnet de jeu outrageusement surligné et annoté de part en part !
Lughan, étudiant en psychologie, à l’enthousiasme frisant l’exubérance. La complexité de son personnage ainsi que son jeu parfois déroutant nous ont perturbés plus d’une fois.